lundi 3 septembre 2012

III.


La nuit fut courte mais je dors toujours très peu alors j'étais quand même en forme au réveil. A l'aéroport, première mauvaise surprise : le vol US Airways de 7h43 était annulé et on nous avait d'office replacé sur le vol suivant qui partait après 10h00.
- J'aurais pu dormir deux heures de plus, dit Rafael qui lui avait besoin de plus de sommeil que moi.
- Tu as lu le mémo que je t'ai fait sur mon projet ?
- Oui. Oui. Ne t'inquiète pas. On ira où tu veux aller. Ce qui est dommage, c'est qu'on n'ait pas le temps de passer par La Jolla... J'ai une bonne amie qui nous aurait accueilli.
Son visage de nuit trop courte m'arracha un sourire.
- Quand j'aurais fini, tu iras où tu voudras.
- Eh je disais ça pour toiÇa fait combien de temps que tu n'as pas... euh tu vois quoi...
- Pour ça non plus ne t"inquiète pas.
J'ai été marié deux fois. La première fois en France pendant un an. Ce fut horrible. La seconde fois aux Etats-Unis. Ce fut horrible aussi. mais cela m'a permis de m'installer dans ce pays.
Le vol dura moins d'une heure. Rafael avait déjà réservé la voiture à l'agence Avis, si bien que nous fûmes en route pour la frontière avant midi.
- En une demi-heure on y est tu sais. Je mangerais bien un morceau moi. Je me suis levé tôt. Je connais un endroit à Chula Vista... Et puis ça te mettra dans l'ambiance.
- Tu connais vraiment des endroits et des gens partout sur cette route toi.
- C'est pour ça qu'on m'embauche man !
La route était pleine à craquer. Dans l'autre sens, c'était pire. A Chula Vista, Rafael s'arrêta dans un mall.
- C'est là ton restaurant typique mexicain ?
- Ouais.
Nous entrâmes dans le centre commercial et il m'emmena directement au food court. Il se dirigea vers un Taco Bell et se tournant vers moi, me sourit.
- Tu plaisantes ? dis-je.
- Non, c'est le meilleur endroit, crois-moi.
- On en a vu plein sur la route des Taco Bell...
- Oui mais j'aime bien celui-là.
Rafael commanda pour nous deux et nous nous installâmes sur des sièges en plastique fixés au sol.
- J'espère pour toi que le reste ne sera pas comme ça.
- Qu'est-ce que tu dis amigo ?
- Je ne veux pas d'endroits trafiqués pour touristes à deux balles. J'ai besoin de rencontrer d'authentiques frontaliers. Tu le sais ça ?
- Ne t'inquiète pas amigo, Tu verras, tu seras très content.
Le doute m'envahit néanmoins. Sous un ciel bleu comme l'océan à la télé, nous reprîmes la route.
- La frontière est là, dit Rafael.

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